Je floute, schématise, brouille, censure et camoufle volontairement des éléments d’images. Cette autocensure permet de montrer l’intimité selon mes propres conditions sans jamais me sentir en situation de vulnérabilité. Ce voile permet de garder une distance saine et nécessaire avec le spectateur en exprimant des choses d’une très grande intimité. Je joue avec le flou en documentant l’intimité de ma vie comme avec un journal. J’expérimente des contrastes clairs-obscurs qui ne laissent percevoir que les parties éclairées, laissant le reste de l’image dans l’inconnu. Le gros plan et le recadrage me permettent de montrer des zones choisies en effaçant le reste. En les laissant s’imaginer. Je documente mon lieu de vie: des portraits devant miroirs, mon bordel qui traine, des restes d’un repas, le corps et le visage de mon partenaire et moi, mon quartier comme des fragments. Des indices qui laissent deviner une narration encore imprécise. Une envie irrésistible de récolter ces fragments photographiques.
Sans titre, 2023, vidéo ( 3e occurrence)